ALBERT CASTIGLIA: Big Dog (2016)

Bonne nouvelle ! Le guitariste new-yorkais transplanté à Miami fait à nouveau parler de lui. Ce fanatique de blues (mais aussi de rock, de swing et de plein d’autres choses qui font du bien aux oreilles) sort un nouvel album chez Ruf records. Et cette galette, aussi rougeoyante que la six-cordes d’Albert, a été produite par le grand Mike Zito. Avec un tel parrainage, on peut y aller les yeux fermés. Mais comment résister au plaisir de commenter cet excellent album ? D’entrée de jeu, le rhythm'n’blues syncopé et funky « Let The Big Dog Eat » démarre sur un tempo rapide avec un solo qui déboule à cent à l’heure. Le blues « Don’t Let Them Fool You », basé sur une rythmique innovante qui change de la “pompe” traditionnelle, nous offre un duel de guitare hallucinant entre Albert et Mike Zito (qui a d’ailleurs composé ce titre). « Get Your Ass In The Van », interprété dans le style d’Elmore James sur un tempo musclé et avec une slide agressive, peut réveiller sans problème tout un cimetière. Sur le blues lent en mode mineur « Drowning At The Bottom », Albert nous expédie en pleine face un solo d’anthologie, mélange de fureur et d’émotion. Une ambiance à la Allman Brothers (dans le genre de « Midnight Rider ») plane sur le génial « Let’s Make Love In The Morning » tandis qu’une pointe de « Southern rock » « made in Florida » perce sur « What I Like About Miami » avec un solo très sudiste. Soulignons aussi « Easy Distance » (un rhythm'n’blues swinguant avec une guitare à la Stevie Ray Vaughan) et « Where Did I Go Wrong », un blues lent avec un beau solo d’harmonica saturé. Ce même harmonica revient sur le très bon « Where The Devil Makes His Deals », teinté de rock sudiste avec un solo (sudiste également) qui démontre qu’Albert excelle dans tous les styles. Après une telle orgie musicale, on pourrait penser que le guitariste fou va calmer le jeu. Mais non ! Au contraire, il nous achève avec deux derniers titres bien sentis. Il tape d’abord dans le rock avec « What The Hell Was I Thinking » (comparable à « The House Is Rockin’ » de Stevie Ray Vaughan) et son solo bien carré. Puis il termine sur un slow mélodique à la progression d’accords bien trouvée (« Somehow ») avec un très beau (mais trop court) solo en son clair. Curieusement, le refrain de ce morceau rappelle celui de « Little Boy Blue » de Charlie Daniels. Ah, il est très fort cet Albert ! Bon, pas la peine d’éplucher le dictionnaire des synonymes pour tenter de décrire ce disque incroyable. Il faut l’écouter, c’est tout ! La sortie d’un nouvel album d’Albert Castiglia est définitivement une bonne nouvelle !

Olivier Aubry